La Loi de Finances 2025 marque un tournant stratégique dans la politique économique de l’Algérie, avec un équilibre entre développement économique, amélioration des conditions de vie et consolidation de la stabilité sociale. Quelles sont les nouveautés de cette loi, et en quoi ses orientations pourraient-elles transformer l’économie et le quotidien des Algériens ?

L’un des axes centraux de la Loi de Finances 2025 réside dans son approche proactive et son alignement sur une vision à moyen terme (2026-2027). Avec un objectif de croissance du PIB de 4,2 % pour 2025, le gouvernement mise sur des réformes fiscales, une stimulation des investissements et une amélioration du climat des affaires pour maintenir une dynamique économique positive.

Sur le plan macroéconomique, les chiffres de 2023, notamment une croissance du PIB de 4,1 % et une solide accumulation de réserves de change, témoignent d’un contexte favorable à la poursuite des réformes. L’ambition de limiter l’inflation à 4 % et de réduire le déficit budgétaire, actuellement estimé à 16 % du PIB, reflète une volonté de maintenir une discipline budgétaire tout en soutenant la croissance.

Renforcement de la politique sociale : L’une des priorités de cette loi est de stabiliser les prix des produits alimentaires de base et de lutter contre la spéculation, afin de protéger le pouvoir d’achat des Algériens. Des exonérations fiscales prolongées pour les régions du sud visent également à stimuler l’économie locale et réduire les inégalités régionales.

Encouragement de l’investissement : Des abattements fiscaux sont reconduits pour inciter les investisseurs à s’implanter dans les secteurs prioritaires et les zones stratégiques. Ces mesures s’ajoutent à la possibilité d’émettre des sukuk souverains, exonérés d’impôts sur le revenu global (IRG) et sur les bénéfices des sociétés (IBS) pendant cinq ans, une initiative innovante destinée à attirer des financements islamiques et diversifier les sources de capital.

Réformes fiscales modernes : La Loi de Finances 2025 introduit plusieurs changements dans le domaine fiscal, tels que la modification des modalités de calcul des plus-values et l’obligation de déclarer même en l’absence de gain. En outre, certaines facturations, comme celles liées à l’immobilier et aux véhicules, devront désormais être effectuées par voie bancaire. Cette démarche vise à formaliser l’économie et à réduire l’évasion fiscale.

Le projet de loi met un accent particulier sur l’optimisation des dépenses publiques grâce à des réformes budgétaires et une allocation plus ciblée des ressources. Les investissements dans les infrastructures essentielles et les secteurs sociaux sont priorisés, avec un souci d’achèvement des projets en cours. Cette approche pragmatique vise à renforcer les bases de l’économie tout en répondant aux besoins urgents des citoyens.

Le ministre des Finances souligne que cette loi s’inscrit dans la continuité des efforts des cinq dernières années, avec une attention particulière à la diversification de l’économie, à la sécurité alimentaire et hydrique, ainsi qu’à l’amélioration du climat des affaires. Les prévisions pour 2025, tablant sur une croissance économique de 4,5 %, témoignent d’une vision ambitieuse mais réaliste.

Cependant, la mise en œuvre effective des mesures reste cruciale. La lutte contre la fraude fiscale, la simplification des procédures administratives et l’encouragement d’une économie plus formalisée seront des leviers déterminants pour assurer le succès de ces réformes.

La Loi de Finances 2025 se distingue par sa volonté de conjuguer développement économique et inclusion sociale. En adoptant une approche intégrée et responsable, elle ouvre la voie à une relance économique durable tout en consolidant le bien-être des citoyens.

Alors, la Loi de Finances 2025 est-elle la clé pour un avenir prospère et équitable en Algérie ? Si les défis restent nombreux, les ambitions portées par ce texte législatif offrent de solides perspectives pour une transformation économique et sociale à moyen et long terme.