L’impôt forfaitaire unique (IFU) a été conçu en Algérie pour simplifier le système fiscal et offrir une solution adaptée aux petites entreprises et aux professions libérales. Ce dispositif unifie plusieurs obligations fiscales en un seul impôt, couvrant ainsi l’Impôt sur le Revenu Global (IRG), la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) et la Taxe sur l’Activité Professionnelle (TAP). Cette approche innovante vise à offrir une clarté et une prévisibilité accrues, mais est-ce vraiment la meilleure option pour les contribuables visés ?

L’IFU s’adresse aux personnes physiques et aux sociétés civiles professionnelles exerçant une activité industrielle, artisanale ou non commerciale, ainsi qu’aux coopératives d’art et d’artisanat traditionnel. Toutefois, cette imposition est limitée à ceux dont le chiffre d’affaires annuel n’excède pas 8 millions de dinars (8.000.000 DA).

Pour les contribuables commercialisant des produits de grande consommation à prix ou marge réglementés, la base imposable est constituée par la marge réalisée. Ces contribuables doivent clairement distinguer, dans leurs déclarations, le chiffre d’affaires lié aux produits à marge réglementée de celui des autres produits commercialisés. Par ailleurs, une déclaration définitive reprenant le chiffre d’affaires réalisé doit être soumise au plus tard le 20 janvier de l’année suivante.

Les taux appliqués dans le cadre de l’IFU sont les suivants :

  • 5% pour les activités de production et de vente de biens.
  • 12% pour les autres types d’activités.
  • 0,5% pour les auto-entrepreneurs.

Cette variété de taux reflète une tentative de s’adapter aux différentes natures d’activités et de favoriser les initiatives entrepreneuriales, notamment celles des auto-entrepreneurs.

Les contribuables qui ne respectent pas les délais de déclaration ou de paiement encourent des majorations selon l’article 282 du Code des impôts directs et taxes assimilées :

  • 10% pour un retard d’un mois maximum.
  • 20% pour un retard excédant un mois et allant jusqu’à deux mois.
  • 25% pour un retard de plus de deux mois.

En cas de dépôt tardif d’une déclaration définitive ne donnant pas lieu à un paiement, des amendes fixes sont prévues :

  • 2.500 DA pour un retard d’un mois maximum.
  • 5.000 DA pour un retard entre un et deux mois.
  • 10.000 DA pour un retard excédant deux mois.

Les contribuables recevant une mise en demeure ont 30 jours pour se conformer, avec une majoration de 25% qui peut être réduite à 20% s’ils régularisent dans ce délai.

Le paiement de l’IFU peut se faire en une seule fois ou de manière fractionnée :

  • Paiement total : Lors du dépôt de la déclaration prévisionnelle G12, avant le 30 juin de chaque année.
  • Paiement fractionné :
    • 50% au plus tard le 30 juin.
    • 25% entre le 1er et le 15 septembre.
    • 25% entre le 1er et le 15 décembre.

Un minimum d’imposition de 10.000 DA doit être acquitté lors de la souscription de la déclaration prévisionnelle.

  1. Simplification administrative : En regroupant plusieurs taxes en un seul impôt, l’IFU réduit la complexité des démarches fiscales pour les petites entreprises.
  2. Prévisibilité : Les contribuables peuvent prévoir leurs obligations fiscales avec plus de facilité, ce qui favorise une meilleure gestion financière.
  3. Encouragement à l’entrepreneuriat : Le taux réduit de 0,5% pour les auto-entrepreneurs constitue une incitation pour les jeunes entreprises.
  1. Manque de flexibilité : Certains contribuables pourraient trouver le système trop rigide, notamment ceux qui ont des activités à marge bénéficiaire réglementée.
  2. Sanctions lourdes : Les pénalités pour retard ou non-paiement peuvent être considérées comme excessives, surtout pour les petites entreprises en difficulté.
  3. Exclusion de certaines activités : Des discussions sur la suppression de certaines activités du régime de l’IFU pourraient limiter son champ d’application.

L’impôt forfaitaire unique est une initiative ambitieuse et adaptée aux besoins des petites entreprises en Algérie. Il apporte des avantages significatifs en matière de simplification fiscale et de prévisibilité. Toutefois, son applicabilité universelle reste discutée. Les ajustements futurs, notamment dans le cadre des lois de finances, seront déterminants pour garantir l’efficacité et l’équité de ce système fiscal.